Dans toute leur diversité
Les compas plus particulièrement destinés au dessin
Dans cette rubrique nous vous présenterons des compas que vous avez eu l'occasion de connaître au cours de votre scolarité, les uns pour dessiner ou tracer des figures géométriques sur des feuilles de papier , mais aussi d'autres dont l'usage était de tracer sur les tableaux, donc plus particulièrement à l'usage des enseignants.
Nous vous présenterons bien entendu quelques boîtes, cassettes, pochettes ou étuis dans lesquels les fabricants présentaient un certain nombre de compas et accessoires. Certaines de ces "boîtes" étant réservées aux professionnels du dessin qu'étaient les architectes, géomètres, dessinateurs industriels …
Les compas d'écoliers
Que ce soit pour l'initiation à la géométrie ou pour dessiner, l'élève est amené à utiliser un compas généralement équipé d'un crayon dans un premier temps. De nos jours, la plume ou le tire-ligne ayant totalement disparu, l'enfant rencontrera moins de difficultés et, en particulier, il évitera les taches qui étaient la hantise de bon nombre d'écoliers des époques antérieures.
Les compas d'écoliers sont d'une taille adaptée aux mains de l'utilisateur et au support du tracé, cahier ou feuille de papier, ainsi nous trouvons des instruments dont la longueur des jambes est le plus souvent voisine d'une douzaine de centimètres.
Ces compas, ne devant pas coûter trop cher, sont en général de qualité moyenne et n'ont qu'une durée de vie limitée, mais les collectionneurs peuvent cependant encore en retrouver dans d'anciens plumiers et trousses d'antan.
Deux modèles très particuliers, de fabrication anglaise ; il faut remarquer que c'est un crayon qui remplace la deuxième jambe (hauteur 7 cm).
Les compas d'enseignants
L'enseignant qui devait montrer un tracé ou présenter une démonstration à ses élèves, mais aussi l'élève désigné qui devait venir plancher devant ses camarades, était amené à utiliser des compas spécialement conçus et adaptés pour le tableau mural.
Lorsque celui-ci était en bois peint en noir ou en vert, les fabricants proposaient de grands compas en bois, souvent en hêtre, avec des jambes d'une longueur de 30 à 50 cm, l'une terminée par une pointe en fer et l'autre par un système pouvant recevoir une craie. Leur charnière était munie d'une vis avec un écrou papillon qui permettait, en le serrant plus ou moins, d'éviter que les jambes ne s'ouvrent trop facilement par temps sec.
Pour certains tableaux en matière vitreuse pour laquelle la pointe sèche n'était pas adaptée, les fabricants la remplacèrent par une ventouse unique, ou encore mieux, par un ensemble de trois petites ventouses disposées en pieds de marmite, ce dernier système ayant l'avantage de ne pas cacher le centre du cercle de l'arc que l'utilisateur voulait tracer.
Les tableaux, dont le revêtement est constitué d’une fine couche de film plastique blanc, se sont généralisés dans les écoles. Ils ne supportent que des crayons à pointe en feutre. Le porte craie a disparu à son tour pour être remplacé par un système recevant de gros marqueurs.
Rare compas à pointe et tripode en pieds de marmite en bronze ; le dispositif à ressort destiné à serrer la craie est de section carrée. Il est doté d’un grand secteur à droite et d’un système de blocage du secteur en laiton (hauteur : 50 cm).
Compas à craie, en hêtre (hauteur : 41 cm) qui, cette fois, présente la particularité d'offrir des branches articulées en trois parties.
Pour les compas d'enseignement les plus récents, les fabricants ont abandonné le bois pour le plastique.
Les boîtes
Les compas destinés à l'usage scolaire étaient le plus souvent vendus dans des boîtes appelées aussi cassettes ou étuis ou pochettes de taille plus ou moins importante. Leur prix variait suivant leur composition et la qualité du matériel proposé.
Au cours des époques le matériel a évolué et, de nos jours, il n'est plus question de trouver de tels ensembles chez les marchands d'articles scolaires.
Voici trois boîtes contenant chacune un seul compas et ses accessoires, mais de différentes époques.
A gauche, une boîte en bois avec un compas en laiton du début du XXe siècle.
Au centre, une boîte en carton avec un compas en laiton chromé de l'immédiat après guerre 39-45.
A droite, une boîte en matière plastique avec un compas du même matériau ; elle était commercialisée vers la fin du XXe siècle.
Suivant l'âge des élèves et aussi la fortune des parents les ensembles pouvaient varier en qualité et en taille.
Voici trois autres boîtes de taille moyenne de différentes époques.
Pour les étudiants, élèves ingénieurs et professionnels du dessin (dessinateurs industriels, architectes, géomètres, ingénieurs …) les fabricants proposaient de très grandes boîtes avec une multitude de compas et accessoires.
Les éléments constituant les boîtes
Comme vous avez pu le constater les boîtes, cassettes, pochettes ou étuis comportent plus ou moins d’éléments, le minimum étant un seul compas. Nous allons vous les présenter.
Le compas à brisures ou à pointes interchangeables
C’est l’élément indispensable, il peut être simple ou à balustre.
La boîte peut contenir plusieurs compas de ce type, de tailles différentes, mais aussi une série de compas à pointes fixes équipés d’une pointe sèche ou d’un tire-ligne ou d’un porte-mine.
Le compas balustre à ressort ou à cheveu
Ces compas, d’une dizaine de cm, permettent le traçage de cercles de petites dimensions avec une grande précision (à un cheveu près, d’où leur nom).
Les boîtes peuvent en contenir un seul avec une pointe interchangeable (encre ou crayon) ou plusieurs (un pour l’encre et un pour le crayon).
Le compas balustre à pompe
Il ressemble au compas balustre à ressort, mais sa pointe coulisse légèrement dans son support ce qui permet de soulever l’ensemble traçant pour éviter les taches.
Le petit balustre
C’est un compas qui se trouve dans les boîtes les plus récentes, généralement d’après la dernière guerre. Il est à ressort, équipé d’une pointe sèche ou d’un porte-mine ou d’un tire-ligne. Il permet de tracer des cercles de faible rayon avec une grande précision grâce au réglage de son ouverture à l’aide de la vis qui se trouve entre ses jambes.
Le compas balustre à pincette
C’est un modèle voisin et d’usage identique au précédent.
Le compas de réduction
Ce compas en forme de X dont on peut régler la position de la charnière en fonction du rapport de réduction désiré équipe certaines boîtes pour professionnels. Certains de ces compas de réduction permettent aussi d’obtenir la longueur du côté du polygone régulier inscrit dans un cercle dont on connaît le rayon.
Voici un compas de réduction de fabrication anglaise, plus perfectionné, avec une troisième branche.
Le compas à verge
Les éléments d’un tel compas qui se fixent sur une règle sont parfois présents dans certaines boîtes très complètes.
Le compas de proportion
Ce compas n’est plus utilisé depuis près de deux cents ans, mais qui fut très en vogue au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, avant l’usage du système métrique, car il était un instrument de calcul et non de traçage.
Pour s’en servir son utilisateur devait employer en plus un compas à pointes sèches pour repérer la dimension et un compas muni d’un crayon s’il voulait tracer, donc trois compas différents. Le compas de proportion fonctionne suivant le principe de l’axiome de Thalès et des triangles semblables. On peut, grâce à lui, calculer une fraction quelconque d’une longueur donnée, comme les 11/7 d'un segment donné, grâce aux graduations marquées "parties égales" ; mais aussi connaître la valeur d'un angle ou en tracer un d'une valeur donnée en utilisant les graduations marquées "les cordes".
L’emploi d’un tel instrument peut nous paraître compliqué car complètement abandonné au profit de moyens de calcul beaucoup plus rapides et précis. Pour vous prouver la grande importance que pouvait avoir ce compas de proportion au XVIIIe siècle, sachez que l’Encyclopédie de Diderot lui consacrait plus de huit pages.
Certaines boîtes qui possédaient deux niveaux de rangement pouvaient contenir un tel compas souvent accompagné d’une équerre pliable au niveau inférieur.
La plupart de ces types de compas étaient aussi commercialisés dans des étuis individuels.
Les tire-lignes
D’autres éléments complètent les compas, ce sont en particulier les tire-lignes de différentes tailles qui permettent de tracer des lignes plus ou moins épaisses, en fonction de l’écartement donné aux deux lames.
Certaines boîtes peuvent contenir un tire-ligne à pointiller ou "pointilleur" qui, en suivant une règle, permet de tracer des lignes discontinues avec des points ou des tirets de différentes tailles suivant la roue dentée choisie.
Dans chaque boîte se trouve aussi un étui pour ranger les mines et pointes et parfois un tournevis.
Le compas pliable
Rarement incorporé à une boîte, ce genre de compas était commercialisé dans un petit étui qui permettait de le transporter dans sa poche.
Ellipsographe
Cet instrument, plutôt rare, permet de tracer des ellipses. L’utilisateur peut régler son appareil en donnant une valeur précise au demi petit axe et au demi grand axe de l’ellipse qu’il veut tracer sur sa feuille de papier.
