D'autres compas

Compas pour des professions médicales

 

Ce n'est certainement pas dans cette branche de professions qu'il faut s'attendre à trouver le plus grand nombre de compas.

Plusieurs de ces compas ont été utilisés ou sont encore utilisés pour mesurer une partie du corps. Ils ressemblent à des compas d'épaisseur, mais l'extrémité de leurs jambes est de forme sphérique, pour éviter de blesser les patients et les utilisateurs.

Deux compas de Collin
Deux compas de Collin

 

Des obstétriciens, tels Jean-Louis Baudelocque qui a créé la mensuration pelvienne et Jean-Baptiste Van Huevel, par la suite, ont inventés et utilisés des compas de ce type aux XVIIIe et XIXe siècles.

Ces instruments permettent de suivre l'évolution de l'abdomen des femmes enceintes. Le quart de cercle reliant les deux jambes est, dans ce cas, gradué jusqu'à 50 centimètres.

 

Compas d'obstétricien
Compas d'obstétricien

 

Par ailleurs, la trousse des médecins légistes en contenait un du même genre qui permettait de mesurer certaines parties du corps, le crâne en particulier, d'un cadavre à  identifier. Les services de police judiciaire pouvaient, d'après ces mesures, procéder à des comparaisons avec les mesures anthropométriques effectuées sur certaines personnes qui étaient passées par la prison et pour qui, à cette occasion, les services pénitentiaires avaient établi une fiche de renseignements.

Craniomètre
Craniomètre

 

Il existe aussi des compas à ressort, d'épaisseur ou d'intérieur servant en chirurgie osseuse, le praticien pouvant, grâce à eux, comparer certaines dimensions d’une articulation à remplacer avec celles de la prothèse à poser.

Compas d'intérieur pour chirurgien
Compas d'intérieur pour chirurgien

 

Les masseurs kinésithérapeutes utilisent quant à eux un compas qu'ils nomment goniomètre. Il s’agit en fait du compas de Tuefferd qui leur sert essentiellement à mesurer l'angle de flexion d'une articulation au cours d'un traitement.

Cet instrument comporte deux jambes et sa charnière est pourvue d'une sorte de rapporteur gradué en degrés. L'extrémité des jambes étant pointue et l'arc rapporteur, gradué aussi en millimètres,  peut servir à déterminer le seuil de sensibilité tactile, c'est-à-dire  à partir de quel écartement le patient perçoit séparément le contact des deux pointes. C'est alors un esthésiomètre.

 

Compas de Tuefferd récent appelé goniomètre par les kinés
Compas de Tuefferd récent appelé goniomètre par les kinés

 

Qui aurait imaginé que les chirurgiens-dentistes se soient servis d’un compas ? Nous disons bien "se sont servis" car jamais, sans doute comme vous-mêmes, nous n'avions aperçu un tel instrument auparavant dans leurs cabinets dentaires.

Le modèle présenté ci-dessous est en laiton et en cuivre ; il est constitué d'une tige à section carrée à usage de manche et d'un dispositif arqué en deux parties articulées et aplaties au bout qui permettait de mesurer la largeur de chaque mâchoire après avoir été introduit dans la bouche.

 

Compas de dentiste
Compas de dentiste

 

Voici un autre modèle de compas utilisé par les dentistes ou les orthodontistes.

Compas d'orthodontiste
Compas d'orthodontiste

 

Si nous restons dans le domaine des dents, nous pouvons présenter le petit compas d'épaisseur utilisée par les prothésistes dentaires en général et fabricants de couronnes en particulier. Ce compas, ressemblant à ceux utilisés par les horlogers ou bijoutiers, est plus petit (une dizaine de centimètres), gradué en dixième de millimètres avec une ouverture maximale de 10 mm. L'une de ses jambes recourbées est plus longue que l'autre pour mieux pénétrer dans la partie creuse de la couronne. Avec cet instrument le prothésiste mesure l'épaisseur de la table de sa couronne pour éviter qu'elle ne soit trop mince et donc plus fragile.

Deux modèles de compas de prothésiste dentaire
Deux modèles de compas de prothésiste dentaire

Compas thoracique

Ce compas thoracique permet d’évaluer la variation de la taille de la cage thoracique entre l’expiration et l’inspiration, grâce à l’indicateur fixé sur une branche.

 

Des compas pour la localisation des projectiles dans le corps

Compas de Didiée dans sa boîte
Compas de Didiée dans sa boîte

 

Nous avons, tous les deux, fait l’acquisition d’un compas Didiée, du nom de son inventeur qui était médecin radiologue et Professeur agrégé au Val de Grâce, au moment de la guerre 14-18.

Ce compas très particulier servait à localiser un projectile dans la tête d’un blessé, afin d’en faciliter l’extraction.

Il joue le même rôle que le compas de Hirtz qui, lui, permettait de localiser un projectile dans n’importe quelle partie du corps.

Compas de Hirtz
Compas de Hirtz

 

Pour en savoir plus sur le compas de Hirtz vous pouvez télécharger le fichier pdf ci-dessous.

http://tsovorp.org/histoire/Themes/Hitrz01.pdf
localisation des projectiles.pdf
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Un autre compas pour localiser les éclats d'obus dans le corps des soldats blessés pendant la Guerre 14-18, le compas de Nemirovsky.

 

Un modèle de ce compas a été acquis par Patrick Beth, un circinusophile belge qui nous a permis de reproduire les clichés de cet instrument.

Le voici dans son coffret
Le voici dans son coffret
Le voici monté
Le voici monté
Quelques explications
Quelques explications